dimanche 2 novembre 2008

Anne Bonhomme: La suppléante


La semaine avait été suffisamment dense entre enseignement, écriture, entrevue, concerts et je cherchais une lecture évasion, qui ne me prendrait pas la tête et me permettrait de plonger dans les mots d'une autre plutôt que les miens. J'ai donc pioché dans ma PAL La suppléante d'Anne Bonhomme, un livre doudou. Oui, dès les premières pages, on comprend que, malgré les embûches semées sur son parcours, Mathilde triomphera mais, quel plaisir à la suivre pendant cette demi-année passée à l'école Notre-Dame, une école primaire comme il en existe des centaines.

Quand le roman débute, Mathilde file un mauvais coton. Son amoureux l'a laissée puis l'a éjecté du groupe rock dont elle fait partie depuis des années, Les Bleuets sauvages. Elle n'aura pas le temps de s'apitoyer longuement sur son sort puisque M. Charland, directeur d'école vaguement désespéré (Mathilde est la 27e de 27 sur sa liste de candidats), lui propose d'assumer un remplacement d'une professeur en burnout. Du jour au lendemain et sans expérience autre que d'enseigner le piano à quelques élèves, elle se trouve parachutée dans le merveilleux monde de l'enseignement au niveau primaire. Elle y découvrira les guerres de pouvoir, la tutumanie (« Les amis, tu vas sortir ton cahier! », maladie malheureusement très généralisée), l'absence de matériel adéquat (son piano ne sera accordé que parce que l'ami d'un ami le fera gratuitement et encore, cela fera des vagues) mais surtout le criant manque de soutien devenu la norme dans notre système d'éducation publique. Elle aura à s'adapter, à faire des choix, à trouver sa voie. En route, elle tombera sous le charme des enfants, du père d'un élève doué, Paul, violoncelliste de profession, pas tout à fait libre.

Anne Bonhomme, orthophoniste en milieu scolaire pendant 13 ans, jette un regard parfois caustique sur cet univers si particulier mais le plus souvent tendre. Son attachement au monde de l'enfance transparaît au détour de plusieurs de ces pages. Le style est enlevé, direct et attrayant. Bien sûr, on ne se plonge pas dans un tel roman pour s'extasier sur une figure de style réussie ou une trame narrative inusitée. Parfois, en lecture comme dans la vie, on a besoin d'être édifié et, à d'autres moments, d'être diverti (les deux n'étant pas nécessairement mutuellement exclusifs). Dans la catégorie « lecture légère mais de qualité », ce premier roman tient amplement son pari. En terminant, chapeau aux titres de chapitres qui reprennent des titres du répertoire québécois. Quand on connaît bien la chanson...

En complément, une entrevue avec l'auteure ici...
Un commentaire de lecture d'une revue pédagogique...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

L'auteure est orthophoniste? J'aurais dû m'en douter avec le "Les amis, tu vas sortir ton cahier"!!! Bon, il me tentait déjà mais sachant ça il me tente encore plus! Curiosité d'une ex-ortho scolaire!!

Ondine a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Lucie a dit…

Karine: en plus, les références musicales ne sont pas bidons non plus! ;-) On s'entend que c'est du « easy reading » mais bien fait.